C’est parce que vous ressentez des difficultés ou un sentiment de décalage dans votre vie que vous avez consulté un psychologue. Et si la raison était tout simplement que votre cerveau fonctionne différemment parce que vous êtes HPI ?
La douance est détectée chez de plus en plus d’adultes. Les caractéristiques du HPI, telles que la pensée en arborescence ou l’hypersensibilité, peuvent créer un sentiment d’incompréhension chez eux par rapport aux « normo-pensants ».
Alors, vous attendriez surement de la part de votre psy qu’il aborde le sujet. Mais quelles sont les raisons qui l’empêchent d’engager cette discussion ?
Cet article s’adresse aux personnes qui se questionnent sur leur propre douance, et explore les raisons qui peuvent expliquer ce silence entre HPI non encore testé et psychologue, sans jugement.
Pourquoi le HPI est un mystère pour certains psys ?
Côté psy, il semble y avoir 2 raisons pour expliquer que la douance ne soit pas évoquée.
Un manque de formation spécialisée
Tous les psychologues ne sont pas formés pour détecter la douance.
Repérer un Haut Potentiel Intellectuel nécessite de maîtriser les caractéristiques de leurs profils, eux-mêmes reliés aux outils d’évaluation spécifiques comme la WAIS (Wechsler Adult Intelligence Scale) pour les adultes ou la WISC pour les enfants.
Sans cette formation, les signes caractéristiques du HPI peuvent passer inaperçus ou être mal interprétés par un psy.
Douance ou déprime : pas toujours facile à repérer !
Les traits souvent associés à la douance, comme une hypersensibilité émotionnelle ou une forte capacité d’analyse, peuvent parfois être confondus avec des troubles psychologiques tels que l’anxiété, la dépression, ou des troubles de l’humeur.
Un psychologue non spécialisé dans la douance pourrait donc attribuer ces manifestations à d’autres diagnostics, passant ainsi à côté de la singularité du HPI.
La frontière entre ces problématiques peut être subtile, et sans expertise précise, il devient difficile de poser une hypothèse de douance.
Pourquoi mon psy n’ose pas aborder le sujet de la douance ?
Coté psy, quelles pourraient être les autres résistances ?
Un doute personnel du psychologue
Même lorsqu’un psychologue clinicien soupçonne que son patient pourrait être surdoué, il peut douter puisqu’il ne dispose pas des outils ou de la formation spécialisée. Il peut donc hésiter à évoquer la douance avec son patient, de peur de se tromper, ou de donner de faux espoirs.
Une étiquette parfois délicate à porter
Le terme « surdoué » ou « zèbre » peut être lourd de sens. Certains psychologues préfèrent éviter d’évoquer cette étiquette par crainte de la réaction du patient. En effet, certaines personnes ressentent une gêne ou une réticence à se penser surdouées (de peur d’apparaître prétentieuses ou d’assumer une différence mal comprise).
Pour le psychologue, aborder ce sujet demande une grande délicatesse, car il est parfois plus simple de se concentrer sur les problématiques du quotidien plutôt que de plonger dans une réflexion sur la douance.
Le psychologue est humain
Suggérer à un patient de consulter un spécialiste de la douance ou de passer des tests comme le WAIS n’est pas toujours facile pour un psychologue clinicien. Il peut craindre que son patient le perçoive comme un signe d’incompétence, surtout s’il n’a pas les moyens d’accompagner son patient à la suite des tests.
Moi HPI ? non jamais !
Du côté du patient les doutes sont déjà nombreux, alors il lui est inconcevable de questionner le spécialiste. Pour le patient, son psy est l’expert, pas lui !
Je ne suis pas prétentieux !
Beaucoup de patients qui se reconnaissent dans les caractéristiques du HPI, comme celles mentionnées dans l’article « Les 13 caractéristiques d’un surdoué », hésitent à en parler à leur psychologue.
Se penser surdoué peut paraître prétentieux ou vaniteux, surtout lorsqu’on a l’habitude de douter de soi. Cette autocensure, combinée à un manque de confiance en soi, limite souvent le dialogue et empêche d’aborder un sujet pourtant essentiel à la compréhension de soi.
je ne suis pas intelligent !
Le plus souvent le HPI se réfère à l’école. Certains auront peut-être eu des facilités, mais d’autres se rappelleront des notes passables ou du décrochage scolaire, et des enseignants qui se plaignent d’un élève rêveur, accusé d’avoir copié sur son voisin. L’élève aura gardé en mémoire toutes les nombreuses fois où il n’a pas été parfait, et où il s’est senti humilié, et a vécu de l’injustice.
Il y a une confusion entre l’intelligence et l’éducation.
Le patient peut rester dans une forme de flou, et douter d’aborder cette question avec son psychologue.
Pour conclure
La douance reste un sujet complexe, aussi bien pour les psychologues que pour les patients. Identifier un HPI demande une expertise spécifique, et certains psychologues cliniciens peuvent ne pas être à l’aise avec cette démarche.
Pourtant, pour de nombreuses personnes qui se reconnaissent dans ces caractéristiques, le fait de comprendre leur douance peut transformer leur perception d’eux-mêmes et leur permettre d’avancer vers un mieux-être.
Si vous vous posez des questions sur votre propre douance, n’hésitez pas à commencer à en discuter avec un pair et à consulter un psychologue clinicien spécialiste en douance.
Quant à moi, lorsque j’ai un doute sur une éventuelle douance, je vous donne les signes que j’ai pu identifier personnellement dans vos comportements. A vous de décider de faire les tests.